Allez, mon peuple
Venez vite, à la gare,
Voir le train
Arriver !
C’est le jour de la fête
Et la ville se pare, à voir
Le train !
(Milton Nascimento, Três Pontes, Album travessia, 1967)
4ème volet des émissions sur le brésil. Dans cette La brèche #35, on
va se pencher sur les années 60, notamment fin 60 et début 70-71, en
s’axant sur quelques artistes en particuliers, sur lesquels j’ai déjà
pas mal parlé dans les anciennes émissions, à savoir Milton Nascimento,
Tuca, Dorinha Tapajos, Hermeto Pascoal, certains artistes du mouvement
Tropicalia, ou encore les arrangeurs Luiz Eça et Arthur Verocai. Dans
cette émission, les dates ont leur importance. On observe de grands
changements au tournant des années 60 et 70. Changement sonore dû à
l’ouverture au monde, à l’influence de l’Europe, changements politiques,
révolte face à l a dictature militaire (1964-1985). C’est néanmoins
dans cette période difficile pour le Brésil que l’on trouve, selon moi,
les plus belles chansons de l’histoire de la musique. C’est peut-être
que ces dans ces durs moments qu’apparaissent les plus beau gemmes
musicaux, les élans, ou les explosions poétiques. Je vais essayer de
vous en faire entrevoir l’ampleur ici !
Au début, j’ai trouvé difficile de devoir se renouveler après 3
émissions c’est a dire presque 5h de show sur la musique populaire
brésilienne. Il était difficile de ne pas remettre trop souvent les
mêmes artistes. Mais, j’ai récemment compris que si je veux parler de la
musique brésilienne, il faut se répéter, il faut insister sur certains
noms. Car, même si cet univers est vaste, on revient souvent aux mêmes
choses, aux mêmes volontés. Au brésil, la musique est extrêmement prise
au sérieux, et il arrive souvent de retrouver les mêmes chansons,
devenues des standards, dans les albums brésiliens. Ces chansons,
hautement poétiques, résonnent en toutes et en tous, et sont récupérées,
appropriés, remodelées à la sauce de chacun et chacune. Elles sont une
part de „l’âme brésilienne“. Aussi, la place de l’arrangeur, des
producteurs, ou des musiciens accompagnants est rarement négligée. On va
essayer de parler de tout ça dans cette émission, ces chansons devenues
des gemmes, des trésors poétiques et sonores que les Brésiliens n’ont
jamais cessé de faire résonner, à la manière de mineurs, qui creuse
cette magnifique mine d’or qu’est la chanson brésilienne !
Cerner la MPB est une entreprise vaine, tant ses courants présentent
une richesse d’influences. Héritage des cultures amérindienne, africaine
et européenne, la musique populaire brésilienne digère ses multiples
racines pour en faire émerger une identité propre, métissée. Elle rend
surtout la parole aux Brésiliens, notamment lors des années de dictature
(1964-1984), invitant celui qui l’écoute à entendre cette histoire
collective turbulente et à prendre parti pour plus de démocratie.
Come on, my people
Come quickly, to the station,
See the train
Arrive!
It’s the day of the party
And the city adorns itself, to see
The train !
(Milton Nascimento, Três Pontes, Album travessia, 1967)
4th part of the programs on Brazil. In this La brèche #35, we are
going to look at the 60s, in particular the end of the 60s and the
beginning of 70-71, focusing on a few artists in particular, about whom I
have already spoken quite a bit in the old shows, namely Milton
Nascimento, Tuca, Dorinha Tapajos, Hermeto Pascoal, certain artists of
the Tropicalia movement, or even the arrangers Luiz Eça and Arthur
Verocai. In this show, dates matter. We observe great changes at the
turn of the 60s and 70s. Sound change due to the opening to the world,
to the influence of Europe, political changes, revolt against the
military dictatorship (1964-1985). Nevertheless, it’s in this difficult
period for Brazil that we find, in my opinion, the most beautiful songs
in the history of music. It is perhaps in these hard times that the most
beautiful musical gems appear, the impulses, or the poetic explosions. I
will try to give you a glimpse of the magnitude here!
At the beginning, I found it difficult to have to renew after 3
shows, it’s almost 6h hours of show on Brazilian popular music. It was
hard not to put the same artists back too often. But, I recently
understood that if I want to talk about Brazilian music, you have to
repeat yourself, you have to insist on certain names. Because, even if
this universe is vast, we often come back to the same things, to the
same desires. In Brazil, music is taken extremely seriously, and it
often happens to find the same songs, which have become standards, in
Brazilian albums. These songs, highly poetic, resonate in everyone, and
are recovered, appropriated, remodeled in the sauce of each and
everyone. They are part of the „Brazilian soul“. Also, the place of the
arranger, producers, or accompanying musicians is rarely neglected.
We’re going to try to talk about all that on this show, these songs that
have become gems, poetic and sonic treasures that the Brazilians Nunca
have never stopped making resonate, like miners, who dig this
magnificent gold mine that is the Brazilian song !
Identifying the MPB is a futile undertaking, as its currents present a
wealth of influences. Heritage of Amerindian, African and European
cultures, Brazilian popular music digests its multiple roots to bring
out its own, mixed identity. Above all, it gives voice to Brazilians,
especially during the years of dictatorship, inviting those who listen
to it to hear this turbulent collective history and to take sides for
more democracy.
TRACKLIST :
01 - Momento Quatro - Três Pontas (1968)
02 - Conjunto Holiday - Barulho de Trem (1964)
03 - Berimbau
Trio & Marilton Borges – Chegança (1965)
04 -
Quarteto Sambacana - Aladim (1965)
05 - Milton
Nascimento - Rosa do Ventre (1969)
06 - Thelma
- Yemanjá (1965)
07 - Tuca -
Abstrato N°.1 (1968)
08 - Tuca-
Verde (1968)
09 - Nara
Leão – Corcovado (1971)
10 - Marcos
Valle - Pigmalião 70 (1970)
11 - Marcos
Valle - O Evangelho Segundo San Quentin (1970)
12 - Turma
da Pilantragem – Dorinha/Andanca (1969)
13 - Umas e
Outras - Abrace Paul McCartney Por Mim (1970)
14 - Quarteto
em Cy – Tears (Razão de Viver) (1967)
15 - Anamaria e Maurício - O mar é meu chão (1971)
16 - Eduardo
Conde & O Quarteto - O Mar É Meu Chão (1969)
17 - Astrud
Gilberto – Ponteio (1971)
18 - Gal Costa – Sebastiana (1969)
19 - Novos Baianos - Globo Da Morte (1970)
20 - Erasmo Carlos - Gloriosa (1970)
21 - Erasmo
Carlos – Jeep (1970)
22 - O Terço – Imagem (1970)
23 - MPB4 - Quem vem de lá (1970)
24 - Luiz Eça - Trvaessia (1968)
25 - Edu Lobo - Chegança (1965)
26 - Quarteto
Novo - Canto Geral (1967)
27 - Quarteto
Novo - Ponteio (1967)
28 - Conjunto Holiday – Férias (1964)